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Extrait -
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Tout le monde ne parle plus que de ça.
Dans l’immeuble, dans la rue, chez les commerçants,
dans les journaux que je vois en passant devant la maison
de la presse…
A l’école, dans la cour, commenter l’évènement
a remplacé tous les jeux. Chaque élève
y va de son pronostic. Chacun répète et amplifie
ce qu’il a entendu aux informations. Ils deviennent
tous des « spécialistes », même la
maîtresse, qui tient à y consacrer une heure
de classe, pour que nous puissions « échanger
», « exprimer nos peurs ». Une sorte de
« cellule psychologique », comme à Orléans,
où vingt-deux élèves de l’école
Louis Guilloux sont retenus de force par six hommes armés
de kalachnikovs.
Dans ma classe, quand la maîtresse demande s’il
y a des questions, tous les doigts se lèvent, sauf
le mien.
Tout le monde ne parle plus que de la prise d’otages.
Sauf moi.
Reproduit avec l'aimable autorisation des éditions Thierry
Magnier
© Editions Thierry Magnier - toute reproduction interdite
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