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Extrait -
C'est fou ce que c'est violent
d'avoir la police qui débarque chez soi, un soir, sans
prévenir. On mène une vie tranquille, et la
police, on ne la voit que sur le bas-côté de
la route, avec des radars, ou pour vérifier qu'on a
bien mis sa ceinture dans la voiture ! La vraie police, celle
des enquêtes, des prisons et tout, c'est pour les bandits,
pas pour nous ! Et là, j'ai entendu le vieux policier
expliquer à André, au téléphone
: " Il est soupçonné de cinq meurtres.
" Brice a changé de couleur, et moi j'ai cru que
j'allais vomir. Le policier a repassé le téléphone
à papa qui a écouté quelques secondes
et a fait ce qu'André lui a conseillé. Il est
parti avec deux des flics et Brice. Avant, il a embrassé
maman et lui a murmuré de ne pas s'inquiéter,
que c'était une erreur ridicule et qu'ils seraient
bientôt de retour.
Quand Brice à franchi la porte, nos regards se sont
croisés, et dans ses yeux il y avait comme un appel
au secours. Et de la peur. Une peur effrayante, paralysante,
qui l'empêchait de se débattre ou de crier comme
il aurait dû le faire.
L'un des policiers est resté. Il nous a annoncé
qu'un collègue allait le rejoindre et qu'ils devaient
fouiller la chambre de Brice. Maman était complètement
perdue. Moi, je me suis rassis à ma place. J'avais
compris que notre vie, ma vie, ne serait plus jamais la même.
Reproduit avec l'aimable autorisation des éditions Thierry
Magnier
© Editions Thierry Magnier - toute reproduction interdite
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